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du 26 février au 2 juin 2019
Pour la première exposition dans la galerie dédiée à ses Collections, la Fondation HCB propose le parcours de l’un des pans les plus conséquents de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson : la France. Ce premier opus consacré aux années 30 révèle toute l’insouciance, la spontanéité, la liberté dont jouissait alors le jeune homme, formé au dessin et à la littérature. Puis vinrent les premiers pas vers l’engagement dans un pays en pleine mutation, marqué par le mouvement ouvrier et la victoire du Front Populaire le 14 juin 1936.
En pleines crispations sociales, des ouvriers se regroupent sous le sigle « APO » (Amateurs Photographes Ouvriers), et couvrent le mouvement prolétarien à l’aide d’appareils photos Leica. Le collectif reçoit le soutien de l’AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires) dont fait partie Henri Cartier-Bresson. Il assiste et participe activement à cette période charnière qui voit l’émergence de la photographie documentaire et sociale.
C’est en France, véritable creuset, qu’Henri Cartier- Bresson découvre et expérimente la photographie, et affirme au fil du temps un style qui lui est propre, celui de l’imaginaire d’après nature. Parallèlement à ses nombreux voyages (Italie, Espagne, Mexique), il manifeste un fort intérêt pour le cinéma qu’il expérimente notamment auprès de Jean Renoir. Cette pratique ne lui apporte finalement pas l’excitation attendue, et il décide alors de se consacrer pleinement à la photographie.
La fréquentation des surréalistes, l’apprentissage de la peinture chez André Lhote mais aussi la curiosité pour l’évolution de la société et l’engagement sont autant d’éléments qui vont forger l’esprit de celui qui affirmait : « la photographie se situe à mi-chemin entre le jeu du pickpocket et celui du funambule ».