> Irving Penn - Fondation Henri Cartier-Bresson
Toutes les Expositions
Irving Penn, Chimney sweep (Ramoneur), London, 1950 ©The Irving Penn Foundation
Irving Penn, Pompier, Paris, 1950 © Les Editions Condé Nast S.A
Irving Penn, Marchand de journaux, Paris, 1950 ©The Irving Penn Foundation
Irving Penn, Les garçons bouchers, Paris, 1950 ©Les Editions Condé Nast S.A.
Irving Penn, Benoite Lab, Paris, 1950 ©The Irving Penn Foundation
Irving Penn, Hot dog seller (Vendeur de hot dog), New York, 1951 ©Condé Nast Publications, Inc.
Irving Penn, Fireman (B) (Pompier), New York, 1951 ©Condé Nast Publications, Inc.
Irving Penn, Chestnut vendor (Vendeur de marrons), New York, 1951 ©The Irving Penn Foundation
Irving Penn, Vehicle watcher (Gardienne de voitures), London, 1950 ©Condé Nast Publications, Ltd.
Irving Penn, Fireman (Pompier), London, 1950 ©Condé Nast Publications, Ltd.
Le studio d’Irving Penn, Paris, 1950 ©The Irving Penn Foundation
invit-Penn
Invitation de l'exposition "Irving Penn, Les petits métiers"
expoPenn.1
Vue de l'exposition "Irving Penn, Les petits métiers"

Irving Penn

Les petits métiers

du 5 mai au 25 juillet 2010

Eloigner les modèles de leur environnement naturel et les installer dans un studio face à l’objectif, n’avaient pas seulement pour but de les isoler, cela les transformait. -Irving Penn, Worlds in a Small Room, 1974

La Fondation Henri Cartier-Bresson rend hommage à l’un des maîtres de la photographie du XXème siècle récemment disparu, Irving Penn en exposant du 5 mai au 25 juillet 2010, les Petits métiers . Né en 1917, photographe de mode notamment pour Vogue , Penn a photographié au début des années cinquante les petits métiers à Paris, Londres et New York. Admirateur du travail du français Eugène Atget, il a également pris en compte le vaste projet de l’allemand August Sander : Hommes du XXe siècle.

Cette présentation comporte une centaine de tirages jamais montrés à Paris, empruntés au J. Paul Getty Museum de Los Angeles, qui a acquis en 2008, sous forme de donation partielle, le premier ensemble de cette série sélectionné par Irving Penn lui-même. Les petits Métiers ont une importance toute particulière pour Penn qui a travaillé sur les négatifs à plusieurs reprises. Les premiers tirages réalisés au début des années cinquante sont des épreuves gélatino-argentiques. A partir de 1967, Penn a retravaillé ces mêmes négatifs afin d’obtenir une autre série composée de tirages au platine/palladium.

Né en 1917, Irving Penn a révolutionné la photographie dans une quête de l’autre sans pareil. A l’instar de Cartier-Bresson, qu’il citait parmi ses influences, il s’oriente d’abord vers la peinture et le dessin . Après avoir étudié le graphisme auprès d’Alexey Brodovitch à Philadelphie, il débute sa carrière en 1943 avec sa première couverture pour le Vogue américain. Ses images se définissent par une élégante simplicité et une rigueur méticuleuse, devenues les caractéristiques de son approche intime du monde «dans une petite pièce». Selon «son arbre des influences»* , Morandi, Léger et Matisse sont les racines alors que Brodovitch et Liberman forment le tronc solide de sa carrière. Dans les ramifications, on voit également Sander, Cameron ou Nadar. En quelques années seulement, Irving Penn va inventer sa lumière dans un souci d’authenticité avec une rangée d’ampoules au tungstène, un fond avec une toile neutre et des techniques de tirage. Il va également se confronter à des sujets académiques comme le nu ou la nature morte. Entre deux séances photo pour Vogue, il va photographier les plus grands ; actrices, écrivains, mannequins (Picasso, Colette, Marlène Dietrich…). Décédé en 2009, cet homme secret, d’une grande liberté, a imposé pendant plus de soixante ans une nouvelle façon de voir, d’une énergie incomparable . Les photographies d’Irving Penn sont exposées dans les plus grands musées et font partie de collections majeures aux Etats-Unis et en Europe.

 

Les Petits Métiers (Small Trades)

Missionné à Paris, par Vogue en juin 1950 pour couvrir ses premières collections de haute-couture, il saisit l’opportunité d’entreprendre ce projet personnel basé sur son admiration des traditions de représentation des petits métiers. Alternant idéalisation et ironie, les représentations photographiques des travailleurs se distinguent souvent par leur approche documentaire et typologique – le plus célèbre exemple étant le projet d’August Sander Hommes du XX ème siècle , conçu en Allemagne entre les deux-guerres qui prétendait faire un portrait vrai de la population de l’époque.

Recrutés à Paris dans la rue par Robert Doisneau et Robert Giraud, les modèles se rendaient au studio, rue de Vaugirard, dans leur tenue de travail et recevaient un dédommagement pour la peine. Devant un arrière-plan fait d’un rideau de théâtre abandonné, Penn alternait les séances avec des mannequins et d’éminentes figures culturelles pour Vogue et d’autres avec d’humbles travailleurs pour son projet des petits métiers. En plus des petits vendeurs traditionnels, il photographiait également les individus issus du quartier populaire et éclectique de Mouffetard, comme le sculpteur bohême ou la chanteuse Benoîte Lab .

Penn continua à travailler sur les petits métiers à Londres , en septembre de la même année. Renseigné par les colporteurs londoniens, il photographia les poissonniers, les marchands de journaux, les chiffonniers aussi bien que les ramoneurs qui sont incontestablement associés à l’image de la ville.

De retour à New York à l’automne 1950, Penn poursuivit son exploration des métiers l’année suivante. Dans un studio surplombant l’East River, il photographiait aussi bien les vendeurs locaux et les livreurs qu’il rencontrait que les métiers modernes liés au mode de vie américain, les sports, les loisirs ou les nouvelles technologies.

Penn avait une grande estime pour «les petits métiers» . Sachant combien ces gens s’identifiaient à leur travail, il a sciemment inclus leurs outils (comme leurs tenues) dans ses portraits . Penn a positionné avec précaution les travailleurs avec leurs outils afin de créer des compositions équilibrées qui mettent en valeur leur savoir-faire. Penn a convoqué ses modèles dans le territoire neutre du studio, démontrant ainsi que son intérêt n’était pas de faire le portrait d’un milieu mais plutôt un portrait psychologique. Les images rassemblées révèlent une profonde égalité entre les modèles, ainsi transformés en icones fières des temps modernes.

Le catalogue de l’exposition publié par J. Paul Getty Museum réunit l’ensemble de la série des Petits Métiers ainsi qu’un entretien avec Edmonde-Charles Roux, la rédactrice en chef de Vogue pendant seize ans qui a assistée Penn lors de la commande à Paris. On peut apprécier jusque dans l’impression du livre, la différence entre la reproduction des tirages gélatino-argentiques et des tirages au platine.

« Irving Penn : Les Petits Métiers » a été conçue par Virginia Heckert, conservatrice associée du département de photographies, et Anne Lacoste, conservatrice adjointe du département de photographies.

* Publié dans l’ouvrage A Notebook at Random en 2004.

**Publié en 1974 par Grossman, New York.

En partenariat avec

Avec le soutien d'Olympus

En partenariat avec