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Lauréat 2009
David Goldblatt, né en 1930 à Randfontein (Afrique du Sud). Il est le chef de file de la photographie sud-africaine, scène qui offre de nombreux talents. Sa famille, d’origine lituanienne, avait émigré en Afrique du Sud vers 1893, fuyant les persécutions antisémites. Intéressé très tôt par la photographie et l’histoire de son pays natal, David Goldblatt a commencé sa carrière comme photographe de presse au début de l’Apartheid. Depuis les années 60, il est devenu un observateur critique de la société sud-africaine. Ses photos apportent un témoignage saisissant de la vie quotidienne en Afrique du Sud au cours des dernières décennies. En 1989, il fonde le Market Photography Workshop à Johannesburg, avec «l’ambition d’enseigner la culture visuelle et les techniques photographiques à de jeunes gens, en particulier à ceux qui ont été désavantagés par l’Apartheid ». Son travail est remarquable pour son esthétique, qui a su se renouveler au fil des années, conjointement à l’évolution de l’histoire de l’Afrique du Sud. Lauréat de nombreux prix (Hasseblad en 2006, Prix Henri Cartier-Bresson en 2009), son travail a également été consacré lors d’importantes expositions, notamment aux Rencontres d’Arles en 2006, au Jewish Museum et au New Museum de New York dernièrement. Ses œuvres font partie des collections des plus grands musées internationaux. Il est représenté par The Goodman Gallery à Johannesburg et par la galerie Marian Goodman à Paris.
David Goldblatt reçoit en 2009 le prix HCB pour son projet « TJ », un travail sur la ville de Johannesburg. Sa candidature était présentée par Janette Danel-Helleu. Ce prix a été décerné par un jury international composé de sept personnalités du monde des arts : Martine Franck (Photographe, Présidente du jury), Antoinette Seillière (Vice-Présidente de la Fondation Croix Saint-Simon, Représentante du Groupe Wendel), Nissan Perez (Conservateur en chef du département de photographie au Israël Museum, Jerusalem), Oliva Maria Rubio (Directrice des expositions à La Fabrica, Madrid), Agnès Sire (Directrice de la Fondation Henri Cartier-Bresson), Sam Stourdzé (Directeur du Musée de l’Elysée, Lausanne), et Thomas Weski (Professeur à l’Académie des arts visuels, Leipzig et commissaire d’exposition). Le Prix HCB, l’exposition et le livre sont rendus possible grâce au soutien du Groupe Wendel.
L’acronyme “TJ” (« Transvaal, Johannesburg »),provient de l’ancien systèmed’enregistrement des véhicules sud-africains avant l’informatisation. Ces lettres qui désignent la ville et la province dans lesquelles les véhicules étaient enregistrés induisent un sentiment d’appartenance selon David Goldblatt. C’est une manière « intime » pour lui de désigner la ville de Johannesburg, où il vit depuis de nombreuses années et sur laquelle il ne cesse de travailler. L’époque de TJ est aujourd’hui révolue mais bien des aspects de Johannesburg n’ont pas changé.
La carrière de David Goldblatt est rythmée par l’histoire tourmentée de son pays natal, l’Afrique du Sud. Il a toujours photographié la ville de Johannesburg, suivant son histoire et son évolution, attentif aux lieux et aux populations. Pendant l’apartheid David Goldblatt photographie « des deux côtés » : les Afrikaners d’abord, puis l’univers des Noirs sud-africains dans les années 1970. La bourse qu’il reçoit en 2009 grâce au Prix HCB lui a permis de poursuivre son travail sur cette ville aux mille visages, en perpétuel changement.