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Lauréat 2003
Le 31 mai 2003, le jury du prix HCB a désigné Larry Towell, membre de l’agence Magnum Photos, pour son projet « The walls of no man’s land : Palestine ». Le prix HCB est attribué tous les deux ans grâce au concours de la Banque de Neuflize et de Neuflize Vie à un projet photographique qui ne pourrait voir le jour autrement. Larry Towell a donc pu poursuivre le travail qu’il avait entrepris quelques années auparavant – avec le souci récurrent dans son œuvre de la question de la terre : « L’identité nous vient de la terre. Les Palestiniens sont des fermiers et des bergers. Si l’on ne parvient pas à remédier à cette perte de la terre, il ne pourra exister ni réconciliation personnelle, ni entente collective».
Le prix HCB 2003 a été décerné par un jury international, composé de sept personnalités du monde des arts :
Martine Franck, photographe, présidente de la Fondation Henri Cartier-Bresson
Robert Delpire, éditeur, président du jury
Anne Samson, directrice de communication
Peter Galassi, conservateur en chef pour la photographie au Museum of Modern Art de New York (MoMA)
Marta Gili, responsable photographie et arts visuels à la Fundacio la Caixa, Barcelone
Roberto Koch, directeur de l’agence Contrasto, Milan & Rome; et Paul Virilio, philosophe.
«Notre choix s’est porté sur le projet de Larry Towell, avant tout pour la qualité de son travail, la particularité de son approche – ne recherchant jamais le sensationnel, n’exploitant jamais la misère – la sensibilité et délicatesse de son regard, la puissance de ses compositions; et ce dans la grande tradition du reportage» a déclaré le jury à l’issue des délibérations. Selon Paul Virilio, « dans son projet, la coïncidence avec l’histoire contemporaine est à souligner : n’oublions pas que la dimension historique fait partie de l’essence même de la photographie…»
Projet du lauréat
«J’aimerais explorer les frontières physiques et psychologiques qui existent entre les Palestiniens et les Israéliens. J’aimerais également examiner ce conflit à travers une optique plus personnelle et poétique… L’intimité, antithèse de la violence, est plus difficile à documenter que la guerre, parce qu’invisible…».
Biographie
Canadien, né en 1953
Sur la carte de visite de Larry Towell, on peut lire : « Etre humain ». Il est aussi l’un des rares photo-journalistes qui – comme Doisneau – ne photographie que ce qui lui tient vraiment à coeur. Larry Towell a grandi dans une famille nombreuse à la campagne dans une ferme. Alors qu’il était étudiant en Arts Visuels à la York University de Toronto (1972-1976), on lui donna un appareil photo et il apprit le développement noir et blanc. Il rapporta l’appareil photo chez lui parce qu’aucun autre lieu ne l’inspirait plus que celui-là.
Pendant une mission humanitaire à Calcutta en 1976, il commença à photographier et à écrire, et à remettre en cause la distribution des richesses et des terres. En rentrant, il travailla en tant que professeur de musique folk pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille pendant quelques années. En 1984, il devint photographe et écrivain en freelance en se concentrant sur des sujets tels que les démunis, l’exil et la rébellion paysanne (notamment en travaillant sur la guerre des contras au Nicaragua, les familles des « Disparus » du Guatemala, et les vétérans retournés au Vietnam pour l’aide à la reconstruction).
Son premier essai publié dans Paradise Lost traitait des conséquences écologiques de la catastrophe d’Exxon Valdez dans le détroit de Prince William en Alaska. Ses expériences en tant que poète dans les années 70 et en tant que musicien folk dans les années 80 ont largement contribué au développement de son style.
Où qu’il aille, Larry Towell se concentre sur l’intimité. Sa fascination pour les personnes sans terre le mena à entamer un projet sur les travailleurs migrants Mennonite au Mexique. Il termine actuellement un projet sur sa famille dans l’Ontario rural où il vit et travaille la terre.
Larry Towell a beaucoup exposé en Europe et en Amérique du Nord. Ses œuvres sont exposées dans des collections prestigieuses. Son reportage a été publié dans la presse magazine, notamment dans le New York Times, LIFE , Géo et Stern. Larry a reçu de nombreux prix dont World Press and Picures of the Year Awards, le prix Eugene Smith, le prix Roloff Beny, le prix Alfred Eisensradt, et le prix Hasselblad.
Depuis 1988, il est membre de Magnum Photos.
Bibliographie
The World From My Front Porch, à venir
The Mennonites, 2000
Then Palestine, 1999
El Salvador, 1997
House on Ninth Street, 1994
The Prison Poems of Ho Chi Minh, 1992
Somoza’s Last Stand, 1990
Gifts of War, 1988
Burning Cadillacs, 1983