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Catalogue officiel de l’exposition de Guy Tillim, Museum of the Revolution à la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris, du 26 février au 2 juin 2019.
« Guy Tillim s’intéresse ici à l’espace urbain comme à une zone d’inscription où transparaissent les traces du passé colonial et où s’affirment les nouvelles orientations politiques. Tillim fait partie de la génération de l’après David Goldblatt qui a profondément marqué la scène photographique sud-africaine des années 1990 et 2000. »
Clément Chéroux
Lauréat du Prix HCB 2017, attribué grâce au soutien de la Fondation d’entreprise Hermès, le sud-africain Guy Tillim (né en 1962) s’est attaché, avec cette nouvelle série Museum of the Revolution, à observer les effets de la décolonisation dans les grandes capitales africaines.
La série tire son nom du Museum of the Revolution, situé sur l’Avenida 24 Julho [l’avenue du 24 juillet] à Maputo, capitale du Mozambique. L’avenue a été baptisée ainsi juste après l’établissement de la ville de Lourenço Marques comme capitale de la colonie portugaise. Le 24 juillet 1875 marque la fin du conflit anglo-portugais pour la possession des territoires, tranché en faveur du Portugal.
Cent ans après, le nom de l’avenue est resté le même, mais son sens a totalement changé. L’indépendance du Mozambique fut proclamée le 25 juin 1975 ; la capitale fut renommée Maputo et, aujourd’hui, le 24 juillet est devenu le Jour de la Nationalisation, qui célèbre le transfert de propriété de toutes les terres et bâtiments portugais à l’État. Une guerre civile de quinze ans s’en suivit, qui prit fin en 1992. La république populaire du Mozambique fut rebaptisée république du Mozambique, annonçant ainsi une nouvelle ère.
Le Museum of the Revolution abrite une vaste peinture panoramique, produite par des artistes nord-coréens, décrivant la libération de la capitale des lois coloniales portugaises. Cette fresque illustre la rhétorique d’une révolution, alors que le chef et sa suite paradent dans les rues et les avenues, elles- mêmes dessinées et conçues avec toute l’emphase du pouvoir colonial. Ces rues, nommées et renommées, agissent en témoins silencieux des flux et reflux des changements politiques, économiques et sociaux du pouvoir, et sont devenues
le musée des deux révolutions majeures qui ont vu le jour dans les pays africains durant ces soixante-cinq dernières années : des régimes coloniaux aux régimes postcoloniaux, avec des emprunts aux pratiques socialistes, puis du nationalisme africain aux États capitalistes.
Photographies
Par Guy Tillim
Textes
Préface extraite de l’ouvrage d’Achille Mbembe, Sortir de la Grande Nuit
Textes de Guy Tillim
28 x 26 cm
65 photographies
L’ouvrage contient les textes en versions française et anglaise / The book contains both French and English versions of the texts
Envoi en Europe uniquement.